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Libération

La pilule se cherche une nouvelle jeunesse.

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Huit ans après, nouvelle campagne d'information sur la contraception.
publié le 12 janvier 2000 à 22h01
(mis à jour le 12 janvier 2000 à 22h01)

En 1982, le ton était militant: «La contraception est un droit fondamental.» Sida oblige, la campagne de 1992 mettait en avant les risques ­ et les tabous ­ liés à la sexualité: «La contraception, ça devient simple quand on en parle.» En l'an 2000, le message est consumériste: «La contraception, à vous de choisir la vôtre.» Et optimiste. Martine Aubry, ministre de l'Emploi et de la Solidarité, maîtresse d'oeuvre de la nouvelle campagne d'information sur la contraception, souhaite qu'elle soit associée «aux valeurs positives, de liberté, de choix de vie, de responsabilité et d'épanouissement personnel». Seulement, il existe un paradoxe français: 70% des femmes en âge de procréer sont sous contraception, un des taux les plus forts au monde, mais 220 000 avortements sont pratiqués chaque année (250 000 en 1985) ­ l'un des taux les plus élevés en Europe ­, et 10 000 adolescentes se retrouvent enceintes sans l'avoir désiré. Enfin, 25 à 30% des premiers rapports sexuels ne seraient pas protégés (1). Offre et demande. Réticences culturelles ou déficit d'information? L'enjeu, aujourd'hui, pour les pouvoirs publics est d'adapter l'«offre» à une demande de plus en plus disparate selon les âges, les situations sentimentales et les pratiques sexuelles. Avec près d'un an de retard, a concédé Martine Aubry: «J'en prends la responsabilité. Il y avait trois problèmes à régler au préalable. La pilule d'urgence, les pilules dites de la troisième génération et le RU 486.» Deux pilules d'urge