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Ces cités qui sortent de l'impasse.

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La croissance et une politique de la Ville moins sécuritaire peuvent désamorcer la violence. Enquête à Corbeil et à Strasbourg. Lionel Jospin en visite aujourd'hui à Gennevilliers.
publié le 14 janvier 2000 à 21h59
(mis à jour le 14 janvier 2000 à 21h59)

Lionel Jospin vient arpenter cet après-midi les trottoirs du Luth, cité de Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Pour la première fois, il se déplace dans une cité pour parler politique de la Ville. Un thème qu'il a d'abord soigneusement ignoré. Le Premier ministre a semblé découvrir tardivement l'intérêt de développer une politique urbaine et sociale cohérente.

Sécuriser. Il a d'abord investi dans la sécurité. Son attitude accompagnait d'ailleurs celle d'une partie de la société française, relayée par ses élus locaux. Une France tétanisée par le chômage, le Front national et les violences urbaines. La tentation était forte, à gauche comme à droite, de réhabiliter les cités, de les sécuriser et de refermer soigneusement les portes au nez des habitants.

Jospin a d'abord fait donner Jean-Pierre Chevènement. Fin octobre 1997, à Villepinte, les deux hommes ont décomplexé la gauche en organisant le colloque «Des villes sûres pour des citoyens libres». La plupart des thèmes qui seront ensuite déclinés, notamment l'éloignement des «mineurs récidivistes» et le redéploiement des effectifs de police, y furent évoqués.

Le Premier ministre souhaitait une politique de «sûreté» qui marche sur deux jambes, l'une répressive, l'autre préventive. Mais dans les mois qui ont suivi, seule la première imprimait la cadence. Pas de ministre de la Ville, pas de vision pour la banlieue, pas de projet visant à enrayer l'enlisement des cités. Les acteurs de la politique de la Ville, doublement éreintés, se retr