Le 23 juin, au Cirque d'hiver. Lionel Jospin conclut les rencontres nationales «habiter, se déplacer" vivre la ville». Il déclare que le développement urbain, la ville, les transports, seront «le grand chantier du gouvernement pour la fin 1999 et tout au long de l'an 2000». Et il annonce qu'une loi de «solidarité urbaine» sera déposée au Parlement; il précise que deux ministres sont préposés à son élaboration: Jean-Claude Gayssot et son secrétaire d'Etat au logement Louis Besson. Curieusement, il ne mentionne pas Claude Bartolone, en charge de la Ville au gouvernement.
Etrange puisqu'il s'agit de préparer un texte sur la rénovation des politiques urbaines et le développement plus harmonieux des agglomérations. Un paradoxe révélateur des difficultés du ministère de la Ville à trouver sa place dans un domaine par nature interministériel: la direction de l'urbanisme et de l'habitat est en effet rattachée à Gayssot-Besson; quant au régime juridique de la copropriété, il dépend du garde des Sceaux tandis que l'habitat insalubre relève de Dominique Gillot.
Pas étonnant donc si le ministère délégué à la Ville a des allures de coquille vide et apparaît comme un «ministère de la parole». Il en découle que la place qui lui est réservée dans l'action gouvernementale constitue comme un thermomètre mesurant le degré d'attention porté par le Premier ministre à la politique de la Ville. Son oubli dans l'élaboration d'une loi phare soulignait le peu d'intérêt dont Lionel Jospin a longtemps fa