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Libération
Interview

«Un coup de pied dans le black-out».

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Le récit de Véronique Vasseur s'étale sur sept ans.
publié le 17 janvier 2000 à 21h55
(mis à jour le 17 janvier 2000 à 21h55)

Véronique Vasseur, médecin chef à la prison de la Santé depuis 1993, répond à Libération sur la polémique suscité par son livre témoignage à paraître cette semaine. Elle explique sa démarche et évoque les maux de la prison d'aujourd'hui.

Dans votre livre, vous retracez une période qui va de 1992 à aujourd'hui, et on a l'impression que les choses n'ont guère évolué, car votre livre manque de dates.

Les dates sont portées en tête des chapitres et à la fin j'explique que de grands progrès ont été accomplis. Notamment, la médecine a fait des pas de géant. Je suis heureuse de constater qu'aujourd'hui un homme incarcéré est soigné comme un homme libre. La prison a été assainie, il n'y a pratiquement plus de cafards, ni de punaises, ni de rats. Les verrières ont été réparées et les pigeons ne volent plus partout. On a repeint et il ne reste plus qu'un bloc à refaire. Il y a maintenant un rideau devant les WC commun dans les cellules. Mais il reste beaucoup à faire. D'ailleurs si Guigou a injecté tant d'argent pour la réfection de la Santé, c'est bien qu'il y a des problèmes.

Quels sont les gros problèmes qui demeurent?

Il reste la violence entre détenus ou sur eux-mêmes, les trafics de médicaments, de drogue, les automutilations, les ingestions de produits divers, comme la mort aux rats, la lessive ou l'eau de Javel. Et puis la bouffe arrive toujours glacée dans les cellules. Il n'y a aucune ronde de surveillants la nuit entre 1 heure et 4 heures du ma