C'est un ami de Véronique Vasseur, médecin comme elle à la prison de la Santé à Paris. Olivier Zac est même son adjoint. Il donnait son avis pendant que la première couchait sur papier ses sept années d'expérience, à courir les malades, à lutter «entre les cafards et les punaises», à voir un monde clos fait, parfois, de toxicomanie, de prostitution ou de pendaisons. Et, ensemble, les deux se demandaient ce que le livre Médecin chef à la prison de la Santé(1), allait pouvoir susciter. Prédictions sans nuances: soit il «tombait dans le silence», soit il «allait faire du bruit». Terrible réalité. Depuis jeudi, et la publication de plusieurs extraits dans le Monde, une semaine avant sa mise en librairie, le livre de Véronique Vasseur a finalement pris la seconde direction. En quelques jours, il a secoué le monde de l'Administration pénitentiaire. Jusqu'au ministère de la Justice, qui s'est fendu, vendredi, d'un communiqué, avant d'ouvrir fait unique les portes de la Santé aux journalistes dès le lendemain (lire page 4). C'est que le témoignage de Véronique Vasseur est sans appel. Il décrit une terrible réalité. Notamment celle-ci: «Au quartier disciplinaire, un détenu me raconte: il a mal répondu au surveillant, il a été mis au mitard (") Les surveillants balancent une bombe lacrymogène dans sa cellule et referment la porte pour lui apprendre la vie.» «Le sexe est là, omniprésent. Le sexe furtif, au parloir, avec le risque du mitard si on se fait prendre. Le sexe de substit
Un livre crée la polémique entre milieu médical et pénitentiaire.
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par David DUFRESNE
publié le 17 janvier 2000 à 21h31
(mis à jour le 17 janvier 2000 à 21h31)
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