Ouf! L'épidémie de grippe est en baisse (lire en page 22). Il
n'empêche, les hôpitaux craquent, les services d'urgences débordent et le malaise du personnel soignant est tel que, pour la première fois depuis des années, tous les syndicats appellent à une grève générale pour le 28 janvier. Mieux, la très sage Fédération hospitalière de France, qui regroupe la totalité des hôpitaux publics, s'inquiète de la situation actuelle et de la politique gouvernementale. «Il y a un manque crucial de lits" Nous sommes contraints de dénoncer une nouvelle fois l'empressement des pouvoirs publics à fermer des lits qui constituent le volant de sécurité que seul le service public peut offrir.»
De fait, en matière d'hôpitaux, Martine Aubry a pris le train en marche. Avec les ordonnances Juppé de 1995, puis l'installation des différentes agences régionales d'hospitalisation, le ministère de la Solidarité a, grosso modo, poursuivi le chemin de la rigueur. Avec comme grille de lecture, deux axes; d'un côté, les hôpitaux coûtent trop cher (autour de 300 milliards de francs), et de l'autre, il y existe une inégalité selon les régions, certaines bien dotées, d'autres beaucoup moins; bref, il faut rééquilibrer. Depuis plus de deux ans, cette politique a été mise en place, de façon continue mais discrète. Certes, Martine Aubry a lancé l'idée de «démocratie sanitaire», mais sans lui donner beaucoup de contenu. Certes encore, le ministère de la Solidarité a géré avec habileté certains dossiers clés, comm