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Portrait

Martine Aubry devrait quitter le gouvernement dans un an.

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Portrait d'une ministre en transit. La ministre de l'Emploi et de la Solidarité a décidé de se consacrer davantage à Lille, en dépit des dossiers en cours.
publié le 18 janvier 2000 à 21h54
(mis à jour le 18 janvier 2000 à 21h54)

Sur le mode: «Hier encore je le disais à Lionel», Martine Aubry confie: «Je lui ai dit: si j'échoue ici, ma responsabilité sera entière.» Ça fait très première de la classe. Ça sonne aussi comme un premier bilan. Il est vrai qu'au ministère de l'Emploi et de la Solidarité, une phase s'est achevée avec le vote de la seconde loi sur les 35 heures à la fin de l'an dernier. La gauche au pouvoir a sorti tout son arsenal pour lutter contre le chômage et la pauvreté: emplois-jeunes, couverture maladie universelle, loi contre l'exclusion, baisse du temps de travail. Pour un Jospin qui veut démontrer que l'étreinte de la gauche et du pouvoir n'a rien de mortelle, Martine Aubry est devenu une pièce maîtresse. Une porte-parole naturelle. Et appliquée: «On n'a jamais eu un mot plus haut que l'autre. Moi, y a un patron, y a un patron.» Ils étaient deux, hissés à ce rang-là. Elle et DSK, dont la rivalité a empli les colonnes des journaux, mais dont jamais on n'a perçu des divergences profondes sur le fond. Ça n'a pas empêché Lionel Jospin de jouer avec son hémisphère droit et son hémisphère gauche. C'est fini: alors que la stakhanoviste bataillait encore à l'Assemblée, son rival assistait à ses obsèques nationales. Mutisme. Elle ne veut rien en dire, constate simplement avec le sourire que «le canal de la désinformation s'est tari», allusion au jeu des entourages ministériels, s'interroge encore sur l'origine de leur brouille: «Nous n'avions pas de désaccord politique, peut-être avait