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Libération

La chaîne ne fera pas partie du futur holding France Télévision. Arte mise hors la loi audiovisuelle. Lionel Jospin a tranché en faveur de l'indépendance de la chaîne culturelle, sous la pression de ses partenaires allemands. Son avenir hertzien reste en pointillé.

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publié le 19 janvier 2000 à 21h52

La chaîne culturelle franco-allemande est-elle menacée? Arte vient

d'être la vedette d'un embrouillamini juridico-diplomatique entre les deux rives du Rhin, qui va laisser de profondes cicatrices. Et peut-être amener la France à explorer d'autres formes de télés culturelles lorsqu'en 2002 la technologie du «numérique hertzien» permettra à tous les foyers de recevoir ­ sans prise câble ni antenne satellite ­ une trentaine de nouvelles chaînes (en sus des six actuelles).

Jospin s'avance. Lundi soir, Lionel Jospin a tranché: Arte ne rejoindra pas France 2, France 3 et la Cinquième dans le grand «groupe industriel» que le gouvernement veut créer pour dynamiser le service public de l'audiovisuel. La raison: Jobst Plog (voir interview page 3), le président allemand d'Arte, s'est aperçu ­ un peu tard ­ que, dans l'affaire, la branche française d'Arte se retrouverait «nationalisée» de facto, risquant de perdre son autonomie éditoriale et financière (garantie par le traité interétatique du 2 octobre 1990). Et en a fait une affaire d'Etat. Malgré des semaines de tractations et l'assurance que l'autonomie d'Arte serait respectée, nos partenaires d'outre-Rhin n'en ont pas démordu. Alors Jospin a dû céder, estimant que «le caractère exemplaire de la chaîne franco-allemande devait conduire à préserver celle-ci de toute polémique inutile qui l'affaiblirait».

Mais le coût politique est élevé. Catherine Trautmann a dû aller hier expliquer devant le Sénat ­ qui examine le projet de loi sur l'au