L'Allemand Jobst Plog est président d'Arte depuis janvier 1999. Il
explique pourquoi le problème ne s'est pas posé dans les mêmes termes à outre-Rhin.
Pourquoi être intervenu si tard sur ce dossier qui est en débat depuis le printemps?
Laissez-moi vous dire avant toute chose que le chancelier Schröder a dû être surpris de recevoir une note diplomatique du Premier ministre français concernant Arte. L'Allemagne a une expérience historique différente de la France en ce qui concerne les rapports entre Etat et médias. Depuis la fin du nazisme, l'Etat n'a plus le droit d'intervenir dans les médias. C'est la société civile qui est représentée dans les instances de contrôle d'Arte-Allemagne. C'est ce qui explique d'ailleurs le silence des politiques allemands sur le problème d'Arte. Nous sommes une république girondine et la France reste jacobine. Pour revenir à votre question, c'est simple: personne ne m'avait informé. Je ne suis président d'Arte depuis un an! Eh bien, on m'a expliqué que puisque Jérôme Clément avait été prévenu" Je n'ai pu avoir accès aux textes de la loi qu'après les avoir fait demander à l'Assemblée nationale par mes services juridiques.
Pourquoi avoir placé d'emblée le problème au plan juridique?
Le projet de loi français touchait évidemment à l'indépendance de la chaîne garantie par le traité interétatique dont dépend Arte. A partir du moment où un président de holding se trouve au-dessus du président de la chaîne, comment préserver notre indépendance éditoriale?
Im