L'industrie de la communication et l'activité culturelle ont au
moins un point commun en France: elles partagent le même, ou plutôt la même, ministre. Mais, tandis que le ministre de l'Intérieur est aussi celui des cultes à titre de modeste supplément d'âme, la culture et la communication forment deux plats principaux au même menu. Et c'est manifestement plus que l'estomac de Catherine Trautmann ne peut en accommoder. Du coup, une fois encore, un de ses projets législatifs est recalé avant même d'arriver sur le bureau des parlementaires. Arte doit son existence a son statut bizarroïde. Elle a trouvé en France son public (moins en Allemagne). Certains raillent la pesanteur «intello» de la chaîne, d'autres son conformisme politiquement correct, sinon les deux à la fois. Mais ils ne peuvent rien contre le fait que la chaîne s'inscrit exemplairement dans la définition d'un service public qui ne cherche pas son inspiration en lorgnant sur la copie du concurrent.
Arte vaut donc ce que vaut son particularisme. Pour l'avoir ignoré, Trautmann a suscité l'opposition pourtant prévisible des Allemands (la culture jacobine du holding étatique n'est guère la leur), mais aussi celle des consommateurs, minoritaires mais exigeants.
La culture dans le paysage médiatique n'a rien d'évident. En essayant de verser Arte au pot commun d'une réforme générale du service public de télévision, réforme très nécessaire mais encore des plus vagues quant au fond Trautmann a fait preuve de légèreté. La m