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Libération

Un houleux jour d'après.

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La droite flotte, la gauche savoure.
publié le 20 janvier 2000 à 21h50
(mis à jour le 20 janvier 2000 à 21h50)

Surtout, ne pas donner l'impression de plier. Hier, entre Jacques Chirac et Lionel Jospin, il y avait comme un parfum de bras de fer. Dans le huis-clos du bureau présidentiel, les deux hommes se sont affrontés. La veille, par communiqués interposés, ils avaient convenu du report du Congrès, qui devait réunir le 24 janvier à Versailles députés et sénateurs pour entériner le projet de loi constitutionnelle sur le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Restait à signer (pour le chef de l'Etat) et à contresigner (pour le Premier ministre) le décret officiel. Cela n'a pas été sans mal.

9 h 30. Lionel Jospin arrive à l'Elysée et pénètre dans le bureau de Jacques Chirac, comme chaque mercredi avant le Conseil des ministres. Cette fois, la conversation dure cinquante minutes, deux fois plus longtemps que d'habitude. D'emblée, le Premier ministre affirme que son souhait de «ne pas ouvrir une crise institutionnelle» l'incite à approuver l'idée d'un report. Et souligne: «C'est votre décision, pas la mienne.» Comprendre: c'est votre échec, pas le mien. En outre, ajoute-t-il, rien ne garantit que dans six mois la droite ne votera pas à nouveau contre le projet.

Réciproque. La tension se polarise sur une question annexe: le statut de la Polynésie, également à l'ordre du jour du Congrès. Une fleur à Gaston Flosse, le très chiraquien président du gouvernement polynésien. Aussi le Président demande-t-il à Jospin de maintenir la tenue du Congrès, amputé