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Libération

La déchéance de l'homme qui voulait toujours avoir raison.Orgueilleux et entêté, Kohl a fini par ruiner son image.

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publié le 24 janvier 2000 à 21h45

Berlin de notre correspondante

La tête plus haute que jamais, le ventre en brise-glace pour se frayer un passage parmi les grappes de journalistes, Helmut Kohl, 69 ans, continue de papillonner de réception en cérémonie. Comme si de rien n'était. A Brême vendredi, pour le nouvel an de la CDU locale, il égrène encore une fois ses hauts faits: la réunification allemande, l'unification européenne, l'euro" La veille à Hambourg, deux jours seulement après que la direction de la CDU l'eut poussé à abandonner sa présidence d'honneur du parti, il se voit décerner une médaille par la chambre de commerce «pour ses bonnes relations avec le monde de l'économie». Bel à-propos.

A chaque fois, l'ancien chancelier évacue l'affaire des caisses noires en quelques phrases, toujours les mêmes: «J'ai fait des erreurs sur mon chemin.» «Mais je n'étais pas et je ne suis ni corruptible ni achetable», martèle-t-il avec véhémence. Barricadé dans son «sens de l'honneur» comme dans une armure, Helmut Kohl a refusé jusqu'à présent de révéler les noms des mystérieux donateurs qui, de son propre aveu, lui ont remis jusqu'à 7 millions de francs entre 1993 et 1998. Sa «parole d'honneur» est en jeu, assure-t-il de toute sa hauteur de géant. Sûr de son bon droit et réconforté par les applaudissements de la base, à Brême comme à Hambourg, l'ancien chancelier est résolu à se battre. Contre toute la direction de son parti s'il le faut.

Depuis son bureau de simple député, où il continuait à travailler assidûment depu