Les droites européennes vont mal" A l'exception du Partido Popular
de José Maria Aznar, seule force de centre droit à gouverner sans partage un des quinze pays de l'Union, les partis conservateurs et démocrates-chrétiens du Vieux Continent connaissent tous une profonde crise de stratégie, sinon d'identité. Certes, le PPE (Parti populaire européen), leur très hétérogène maison commune européenne, est devenu lors des élections de juin la première force du Parlement de Strasbourg. Mais cette victoire, acquise d'une courte tête et favorisée par une forte abstention, reste un trompe-l'oeil. Partout sauf en Espagne, la gauche, avec une troisième voie blairienne plus ou moins ouvertement revendiquée, a réussi à conquérir le centre et une grande partie des classes moyennes, pour qui la seule déréglementation libérale n'est plus synonyme de modernité. La droite en outre ne peut plus se présenter, comme avant 1989 et la chute du Mur, comme la championne des libertés. Le désarroi du camp conservateur est désormais encore aggravé par la tourmente qui balaie outre-Rhin la CDU, qui, bien que chassée du pouvoir en octobre 1998, après seize ans de règne, gardait le vent en poupe dans les scrutins locaux face aux sociaux-démocrates de Gerhard Schröder.
Longévité. La chute de la maison chrétienne-démocrate allemande n'est pas sans rappeler celle, dix ans plus tôt, de la Démocratie chrétienne italienne, emportée par les enquêtes anticorruption de l'opération Mains propres, après avoir dominé la