«J'ai acquis la certitude, au vu des témoignages que nous avons
recueillis, que Mitterrand a bien donné un coup de pouce à la campagne électorale de Kohl», indiquait hier à Libération Hervé Brusini. Le journaliste de France 2 a participé «plusieurs semaines» à l'enquête lancée par la télévision allemande ARD une collaboration exceptionnelle entre les deux chaînes publiques et il a «rencontré les principaux acteurs du dossier». Pourtant France 2, à l'inverse de l'ARD, l'a joué plutôt discret: samedi, la chaîne a diffusé en milieu de 20 heures un reportage certes conséquent (4 minutes) sur l'affaire, mais sans l'annoncer en titre et en l'assortissant d'un commentaire prudent. Le reportage ne fait nulle mention, contrairement à celui d'ARD, d'un «informateur de haut rang dans l'entourage de François Mitterrand» (témoignage confirmé par Hervé Brusini, qui précise que cette «source» a réclamé un strict anonymat). Bref, France 2 semblait avoir toutes les cartes en main pour annoncer que derrière le scandale allemand se profilait une grosse affaire de politique intérieure française, et elle ne l'a pas fait. «Nous n'étions pas sûrs que le sujet serait terminé à temps. Et puis l'affaire est tellement plus énorme en Allemagne qu'en France"», justifie Philippe Harrouard, rédacteur en chef du 20 heures. Et c'est en tant que «nouvel éclairage sur le financement occulte de la CDU» que le reportage a été «lancé» en plateau. Le document s'intéresse longuement au rôle de l'intermédiaire