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Analyse

Autant de plans que de ministres

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Les plans antiviolence se sont succédé depuis quinze ans sans parvenir à leurs fins.
publié le 25 janvier 2000 à 21h43
(mis à jour le 25 janvier 2000 à 21h43)

Depuis plus de quinze ans, le «plan violence» est devenu une sorte d'exercice obligé pour tous les ministres de l'Education nationale. De 1992 à 1997, pas moins de quatre dispositifs différents ont été présentés par Lionel Jospin, Jack Lang et François Bayrou. Chaque nouveau plan chasse le précédent, sans aucune évaluation des mesures mises en oeuvre. En janvier 1998, Claude Allègre s'était engagé à rompre avec la technique du saupoudrage des moyens. Le gouvernement allait concentrer tous ses efforts en matière de lutte contre la violence scolaire sur neuf sites expérimentaux. Et cette «expérimentation» ferait l'objet d'une évaluation «publique», conduite tous les six mois par des équipes de chercheurs. Sur ce dernier point, le ministère n'a pas tout à fait respecté ses engagements: on attend toujours la mise à disposition du public des expertises qualitatives réalisées depuis plusieurs mois par trois équipes de chercheurs.

«Logique du fait divers». Dans presque tous les cas, les plans ministériels sont dévoilés après que des affaires spectaculaires eurent «révélé» au grand public «le problème de la violence scolaire». Avant les «tentatives de meurtres» de la semaine dernière, il y eut par exemple l'assassinat d'un proviseur à Grenoble au début des années 80 ou, dix ans plus tard, la mort de deux adolescents de Brest et Chalon-sur-Saône, tués par des camarades de classe. Selon Eric Debarbieux, cette «logique du fait divers» est largement responsable de l'ine