Depuis la mise en place du plan de prévention de la violence voici deux ans, l'académie d'Aix-Marseille enregistre une «atténuation du phénomène» dans la zone expérimentale (1). «On a contenu l'augmentation de la violence la plus grave», indique l'inspecteur d'académie, Francis Poux. Dans les Bouches-du-Rhône, depuis 1997, le nombre de signalements a augmenté de 8% dans cette zone, contre +13% ailleurs. La proportion d'incidents graves a, elle, baissé dans la zone, de 28 à 21%. Comme «la nature des signalements est de moins en moins grave, on peut assimiler cela à une baisse», assure Jean Ayrault, proviseur du lycée professionnel L'Estaque à Marseille. En revanche, avec l'augmentation hors de la zone, «c'est comme si le problème se déplaçait», analyse le proviseur.
«Groupes de besoin». La relative amélioration en zone expérimentale tiendrait à deux facteurs: les innovations pédagogiques instituant une individualisation de l'enseignement, alliées à ce que le proviseur Ayrault appelle «un rapport à la règle assez ferme», ce qui ne signifie pas une sévérité accrue, mais «des règles claires, lisibles et appliquées». De son expérience, le proviseur retient une chose: la lutte contre la violence n'est efficace que si l'on gère des projets à long terme, et à caractère pédagogique, pour les «publics» les plus difficiles. «Il faut leur trouver une place dans le système, et que cette place soit clairement identifiée.» Ainsi, depuis sept ans, le lycée de L'Estaque (400 élèves) a supp