Avant la lutte finale gauche-droite, Paris va être le théâtre de
guerres fratricides. A droite, elle a démarré au grand jour avec le putsch avorté de Jacques Toubon en avril 1998 et s'est amplifiée avec l'annonce de la candidature de Jean Tiberi à sa propre succession, en juin. A gauche, la toute récente élection du patron de la fédération PS de Paris a donné une idée de la violence des coups qui pouvaient être distribués. De la capacité de chaque camp à ne pas trop s'autodétruire avant le combat et à créer des haines irréversibles dépendra en partie le succès final.
Pour l'heure, c'est bien au Parti socialiste que le duel est engagé entre un candidat déclaré Bertrand Delanoë et un autre qui attend une fenêtre de tir Jack Lang (lire page précédente). Les deux hommes se connaissent bien. Se tutoient. On les a vus maintes fois côte à côte dans des manifestations culturelles, des défilés comme la Gay Pride en juin 1999, la Techno Parade trois mois plus tard ou la marche pour les droits des femmes voilà dix jours. Ils ont en commun réseaux et amis. Pas de ticket. Parmi eux, le mitterrandiste Pierre Bergé cherche à jouer les intermédiaires. Il voudrait les convaincre de former ensemble un ticket. Une solution envisagée par plusieurs dirigeants socialistes mais qui bute sur le nom du numéro 1. Lionel Jospin, qui n'a pas oublié que Lang l'avait traité de «loser» en 1995, est affectivement du côté de Delanoë. Mais il n'entend pas se mêler publiquement de Paris. Trop risqué à