Ivan Zakine préside depuis novembre 1997 le Comité européen pour la
prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains et dégradants (CPT). Créée en 1989, cette institution dépendante du Conseil de l'Europe, possède des pouvoirs étendus de contrôle sur tous les lieux où «des personnes sont privées de liberté sur ordre des autorités publiques»: locaux de garde à vue, prisons, centres de rétention pour étrangers, hôpitaux psychiatriques pour les placements d'office, prisons militaires, y compris les quartiers disciplinaires, établissements d'éducation surveillée pour mineurs" Ses 35 membres (magistrats, juristes, psychiatres") sont désignés par les 41 pays à ce jour signataires de la Convention pour la prévention de la torture. Ils peuvent effectuer des missions ponctuelles dans un établissement donné, ou des visites plus globales d'une quinzaine de jours dans un pays. On doit leur ouvrir toutes les portes et ils peuvent modifier inopinément leur programme de visite. A la suite de ces visites, le comité établit un rapport et fait des recommandations à caractère contraignant pour les gouvernements. En cas de mauvaise coopération d'un pays, le comité peut déclencher la procédure de déclaration publique (article 10 de la Convention), avec menace d'exclusion. En général, cette admonestation suffit à ce que s'engagent des négociations. Seule la Turquie s'est vu appliquer l'article 10, à deux reprises. Ivan Zakine, qui a dirigé l'administration pénitentiaire en France de