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Libération

Allemagne. L'indulgence coupable de la droite. Le gouvernement se retranche derrière l'Union.

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publié le 3 février 2000 à 22h27

Berlin, de notre correspondante.

Rester vigilant, sans jouer pour autant le donneur de leçons: face au petit frère autrichien, avec qui elle partage un passé nazi commun, l'Allemagne s'avère particulièrement embarrassée. «Nous sommes à l'avant du milieu de terrain», résume un diplomate allemand pour tenter de représenter la position de son pays au sein de l'Union européenne. L'Allemagne a laissé la France, la Belgique, l'Espagne ou le Portugal hausser le ton «avec plus de véhémence», mais elle «partage leur analyse» et s'est ralliée à la démarche des Quatorze pour menacer l'Autriche d'isolement. «Nous jouons un rôle intermédiaire au sein de l'Union européenne, explique-t-on à Berlin, peut-être parce qu'en France ou en Belgique on est plus soucieux du danger que représente Haider pour les conservateurs européens. On y redoute peut-être davantage que l'arrivée de son parti au pouvoir ne fasse gagner du terrain à l'extrême droite ailleurs en Europe.»

Une autre raison de la relative retenue allemande est l'expérience que les «leçons de Berlin» sont toujours particulièrement mal ressenties en Autriche: pour cela, le gouvernement «rouge-vert» de Gerhard Schröder prend soin de ne pas trop paraître en pointe et de privilégier des démarches communes avec ses partenaires européens. Pour cela aussi, les propos du chancelier sur la crise autrichienne sont pleins d'autojustifications: «Si nous montrons clairement que nous ne voulons rien avoir à faire avec des hommes politiques comme Mon