Bruxelles (UE), de notre correspondant.
La conclusion d'un accord de gouvernement entre les conservateurs de Wolfgang Schüssel et l'extrême droite de Jörg Haider (lire page 6) a renforcé l'indignation des partenaires européens de l'Autriche. Le débat organisé en urgence, hier après-midi à Bruxelles, par le Parlement européen a été d'une rare violence: une avalanche de condamnations s'est abattue sur le Parti libéral autrichien (FPÖ). Il a aussi permis de constater que la droite européenne est loin d'être aussi unanime que les quatorze gouvernements de l'Union qui ont menacé, lundi, d'isoler politiquement Vienne. De fait, mis à part l'Espagne et l'Irlande, les socialistes sont présents (seuls ou en coalition) dans tous les autres gouvernements de l'Union" Prodi prudent. Le secrétaire d'Etat portugais aux Affaires européennes, Francisco Seixas da Costa, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union, a défendu longuement devant les eurodéputés la «prise de position politique» des Quatorze, «une position assumée comme telle». Il a estimé que le parti de Jörg Haider «déculpabilise le régime nazi» et «sublime un national-populisme d'un autre temps». «Nous pensons avoir le droit et le devoir de dire à nos amis autrichiens que leur choix de gouvernement ne peut se faire sans conséquence dans les relations que nous avons avec eux, en tout cas tant que M. Haider sera au pouvoir.» Car l'Union est fondée sur des «valeurs communes». Cela étant, il n'est pas question que les insti