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Libération

La grand-peur des immigrés. Les conditions d'accueil et de séjour, déjà sévères, vont se durcir.

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publié le 3 février 2000 à 22h27

Vienne, de notre correspondant.

«Depuis les élections du 3 octobre, le racisme est devenu vraiment quotidien. Les insultes verbales pleuvent sur les étrangers, dans la rue, dans le bus ou le métro», assure Bulent Öztoplu. De parents turcs, éducateur de rue, il a monté la première ­ et encore seule ­ association de «jeunes immigrés de la seconde génération». Dans le tout nouveau local de «Echo», à la Gumpersdorferstrasse, les discussions vont bon train sur la nouvelle situation politique. «Avec le parti de Haider au gouvernement, ça va être encore pire!», lance quelqu'un. Un autre rétorque, ironique: «Au contraire, comme ils pourront appliquer leurs lois racistes, ils vont moins se défouler dans la rue.» A l'heure de l'entrée du FPÖ de Jörg Haider au pouvoir, les 750000 étrangers vivant en Autriche (Yougoslaves, principalement, puis Turcs, Polonais, Tchèques) et même les quelque 300 000 ressortissants de l'Union européenne se demandent ce qu'il va leur arriver.

«Immigration zéro». Le programme de coalition signé par les deux partenaires est explicite et trois mesures vont être mises en place. La première, depuis toujours revendiquée par l'extrême droite, s'appelle «immigration zéro». Jusqu'à présent, considérant que la main-d'oeuvre locale ne suffisait pas aux besoins de l'économie, l'Autriche est restée une «terre d'accueil», avec des quotas révisés annuellement à la baisse, passant de 27 000 personnes en 1993 à moins de 8 000 pour l'année en cours. La plupart de ces nouveaux