Budapest, de notre correspondante.
Circonspect, le gouvernement hongrois attend de voir. Budapest a certes approuvé la position prise par l'UE, mais il n'est pas question de prendre des mesures de rétorsion vis-à-vis de l'Autriche, influent voisin dont la capitale n'est qu'à trois heures de Budapest. «Nous partageons l'inquiétude de l'UE mais ne pouvons pas, en tant que candidat à l'adhésion, participer à des sanctions», a souligné Janos Martonyi, ministre des Affaires étrangères. La coalition gouvernementale de droite Jeunes démocrates et Parti des petits propriétaires ne peut se permettre de froisser l'Autriche, investisseur important, de peur qu'elle freine son adhésion à l'UE. D'où la position en retrait du Premier ministre Viktor Orban qui trouvait hier les critiques de l'Europe «surprenantes car allant à l'encontre de la volonté du peuple autrichien», et ajoutait qu'il faudrait juger le nouveau cabinet viennois sur ses actes. Plus virulent, le député Attila Bank (petits propriétaires) a estimé que l'époque où les grandes puissances (comprendre Moscou) imposaient des gouvernements aux petites était révolue.
La réserve de Budapest s'explique aussi par la donne politique magyare. Officiellement dans l'opposition, les 11 députés d'extrême droite du Parti de la vie et de la vérité coopèrent avec la droite, faisant l'appoint lors du vote de lois importantes en échange de postes clés dans l'audiovisuel. D'ailleurs télévision et radio publiques évitent soigneusement le mot