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Libération

Cinq ministres français plus que distants. Quelle attitude avoir avec leurs homologues d'extrême droite?

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publié le 5 février 2000 à 22h25

Il y a quelques jours, Jean-Claude Gayssot, ministre de l'Equipement

et des Transports, a téléphoné à Caspar Ienem, son homologue autrichien dans le précédent gouvernement social-démocrate. Par amitié. En 1938, le père de Caspar Ienem, musicien, avait été frappé d'interdit professionnel par les nazis. Dans le nouveau gouvernement, le ministre des Infrastructures est un membre du FPÖ. Le parti de Haider contrôle aussi les portefeuilles de la Défense, de la Justice, des Affaires sociales et des Finances. Cinq ministres français sont donc confrontés à un homologue FPÖ.

Gayssot appliquera la consigne «pas de contact politique» définie par les quatorze membres de l'Union européenne. Certains dossiers vont en pâtir: par exemple celui de la traversée des Alpes, nord-sud, qui concerne l'Autriche, la Suisse, l'Italie et la France. Sur France Info, Martine Aubry a expliqué qu'elle «ne saluerait pas» la semaine prochaine à Lisbonne son homologue autrichienne Elisabeth Sickl. «Je ferai comme j'ai toujours fait avec des hommes et des femmes d'extrême droite: je fais comme s'ils n'existaient pas», a expliqué la ministre de l'Emploi et de la Solidarité.

Le ministre de la Défense, Alain Richard, qui vient de reporter une rencontre au niveau de hauts fonctionnaires, a affirmé sur France Inter qu'il garderait «toutes (ses) distances: nous n'aurons pas de contact direct, nous essayerons de faire travailler les deux ministères sur les sujets indispensables de manière à ce que la coopération ne soi