Parti d'extrême droite? National populiste? Réincarnation du parti
nazi? Ou bien parti libéral? Avec le mouvement de Jörg Haider, les difficultés commencent dès la question de sa définition.
«Freiheitliche Partei Österreichs», formule que l'on ne peut traduire qu'approximativement par «Parti de la liberté», ce FPÖ prend un malin plaisir à résister aux classifications actuelles. A l'étranger, il est généralement étiqueté «extrême droite». En Autriche, même ses détracteurs répugnent le plus souvent à lui accoler ce qualificatif infamant et se perdent en circonlocutions.
«Nous qualifierions plutôt le FPÖ de parti populiste de droite, avec quelques parallèles sur certaines questions avec l'idéologie d'extrême droite», explique Wilhelm Lasek, expert du FPÖ au Centre de documentation de la résistance autrichienne, spécialisé dans l'étude de l'extrême droite. «En fait, ce parti est surtout très centré sur la personne de son leader: le FPÖ, c'est avant tout Haider.»
Le «parti de Haider»: si insatisfaisante soit-elle, c'est sans doute la formule qui définit le mieux le FPÖ, tant Haider l'a transformé et mis à son service exclusif. Fondé en 1956, le FPÖ était surtout, à ses débuts, un refuge d'anciens dirigeants nazis impénitents, clamant qu'ils n'avaient fait que «remplir leur devoir» et «défendre leur patrie» en servant Hitler.
Anciens SS. Anton Reinthaller, le président fondateur du parti, avait été membre de la direction autrichienne du NSDAP et chef de brigade SS. Son successeur, Frie