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Libération

Le gouvernement d'alliance extrême droite - conservateurs a pris ses fonctions vendredi à Vienne. Premières sanctions contre l'Autriche. Les mesures de rétorsion décidées par les quatorze membres de l'Union européenne sont entrées en vigueur. Jörg Haider menace de bloquer les institutions de l'UE.

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publié le 5 février 2000 à 22h25

«Le poulailler européen s'excite alors que le renard n'y est pas

encore entré», se moquait jeudi Jörg Haider. Maintenant que le renard y est, comment la «basse-cour», pour reprendre ses termes méprisants, va-t-elle se faire à ce dérangeant intrus? Plusieurs capitales européennes semblent prêtes à durcir leurs sanctions contre l'Autriche sans que l'on voie encore très bien comment les quatorze partenaires de Vienne comptent sortir du bras de fer qu'ils ont initié lundi en la menaçant de geler leurs relations bilatérales si l'extrême droite accédait au pouvoir.

Aller plus loin, en la marginalisant au sein de l'Union, c'est prendre le risque d'une paralysie des institutions européennes. Jörg Haider a d'ailleurs menacé, vendredi soir, d'utiliser le droit de veto de l'Autriche si les Quatorze se décidaient à s'engager dans cette voix: «Tout le monde dans l'UE devra se mettre à table avec nous, sinon il n'y aura aucune décision en Europe. Sans nous, rien n'est possible.» Alors que la Conférence intergouvernementale (CIG), dont le but proclamé est de fédéraliser davantage le fonctionnement de l'Union, doit s'ouvrir le 14 février prochain à Bruxelles, les Quatorze peuvent difficilement ignorer un tel avertissement. A moins qu'ils ne considèrent l'échec de la CIG et, donc, le report de l'élargissement comme quantités négligeables.

D'ores et déjà, les capitales de l'Union ont annoncé qu'elles appliqueraient les sanctions décidées lundi: elles refuseront tout contact politique bilatéral o