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Libération
Portrait

Suzanne Riess-Passer, un cobra en jupon. La vice-chancelière FPÖ est un Haider au féminin.

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publié le 5 février 2000 à 22h25

Moulée dans une veste bordeaux scintillante, perchée sur des talons

aiguilles, la première représentante de Jörg Haider au gouvernement n'incarne pas précisément la femme aux fourneaux que le parti prône encore volontiers. Suzanne Riess-Passer, nouvelle vice-chancelière de l'Autriche, et première femme du pays à occuper ce poste de numéro 2 du gouvernement, est plutôt un double féminin de Haider.

Cheveux courts, toujours maquillée avec soin, elle est tout entière dévouée à celui qui a assuré sa rapide ascension politique. Juriste de formation, entrée en 1987 au service de presse du FPÖ, un an après que Haider eut pris la présidence du parti, elle devient sa porte-parole l'année suivante. Elue aux européennes de 1994, elle fait un bref passage au Parlement de Strasbourg, se distingue par sa farouche opposition à l'euro, avant d'être nommée secrétaire générale du parti en 1996. Elle y était depuis l'un des bras droits de Haider. Comme lui, elle excelle à résumer n'importe quelle situation compliquée en quelques formules simples, mais sans dérapages à relents nazis. Contrairement à Haider, elle n'est pas connue pour ses propos xénophobes, ce qui l'a rendue acceptable pour le poste de vice-chancelier.

L'une des rares femmes à avoir percé dans le monde macho du FPÖ, Suzanne Riess-Passer, 39 ans, a, pour cela, dû déroger à l'image de la mère de famille que le parti propage encore, en promettant «des chèques enfant» aux mères au foyer: sa carrière politique a, jusqu'à présent, pris l