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Libération

«Vendredi noir» à Vienne. Manifestation, conférences de presse ont ponctué la passation de pouvoir.

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publié le 5 février 2000 à 22h25

Vienne, de notre correspondant.

Journal télévisé de 20 heures, ORF1 et ORF2, les deux chaînes publiques. Le président Klestil parle aux Autrichiens: «Chers compatriotes, l'Autriche est une démocratie stable. Je demande à tous les partis politiques du pays comme aux gouvernements étrangers: donnez une chance à ce nouveau gouvernement, attendez ses actes avant de le juger!» Après plusieurs semaines de silence quasi complet, le chef d'un Etat à la dérive et menacé de quarantaine par ses partenaires européens tente de sauver ce qui peut l'être. Ces paroles qui se veulent apaisantes ont une signification évidente: maintenant que les dés sont jetés, le Président cherche à se construire l'image du père de la nation, capable de prévenir les conflits internes, comme de réconcilier son pays avec le reste du monde.

Ce ton tranche avec celui utilisé quelques heures plus tôt, lors de la cérémonie officielle de prise du pouvoir par le nouveau chancelier Wolfgang Schüssel et son équipe. Le Président avait continué à marquer sa distance, presque son dégoût, pour le nouveau gouvernement. Dans une ambiance glaciale, il n'avait prononcé aucun discours, se contentant de lire d'une voix sèche, bien qu'un peu tremblante, quelques paragraphes de la Constitution. Il avait ensuite réussi le tour de force de serrer la main des quatorze ministres et secrétaires d'Etat sans un seul sourire. Les commentateurs avaient souligné qu'après l'échec du social-démocrate Klima, contrairement à l'usage, Thomas Kl