L'essentiel, c'est d'avoir de bonnes relations avec la police,
surtout quand on loge des étrangers. Les responsables de la Sonacotra de la région Rhônes-Alpes l'ont tellement bien compris qu'ils ont pris l'habitude d'envoyer tous les mois le fichier complet de leurs résidents, étrangers ou pas, aux agents de la police de l'air aux frontières (PAF), qui s'épargnent ainsi de fastidieuses recherches. La police sélectionne ensuite les clients qui l'intéressent, et compte sur la Sonacotra pour ouvrir la bonne porte à six heures du matin, interpeller le suspect sans bruit. Ce n'est pas une dérive individuelle, il existe un accord entre les policiers et au moins la direction régionale de la Sonacotra en Rhône-Alpes, dont Libération a aujourd'hui la preuve (voir page ci-contre). Michel Pélissier, le président de l'entreprise prévenu hier, a adopté spontanément la seule position tenable: il n'était au courant de rien, il s'agit de dérapages intolérables et des sanctions seront prises. Il a pourtant à sa disposition un chef du département sécurité, qui est quand même commissaire divisionnaire détaché à la Sonacotra depuis janvier 1995 et qui devrait précisément se soucier de ce type de problème.
«Domus 34.» D'autant que la procédure est bien rodée. La brigade mobile de recherche interrégionale, qui dépend de la Direction du contrôle de l'immigration et de la lutte contre l'emploi des clandestins (Dircilec, redevenue la PAF) pour le Sud-Est, envoie un courrier de routine aux différe