Lisbonne, envoyée spéciale..
L'entrée du loup autrichien dans la bergerie européenne a fait voler en éclats, vendredi à Lisbonne, le protocole bien huilé des conseils de l'Union européenne. Pas de poignées de main, pas de sourires, pas de «photo de famille» pour les 19 ministres des Affaires sociales (1) venus plancher sur la «stratégie européenne pour l'emploi» au menu du prochain sommet des Quinze, à Lisbonne, les 23 et 24 mars. Symbolique, car c'était la première fois qu'y siégeait une ministre d'extrême droite, ce conseil «informel» a aussi illustré les déchirements que commence à provoquer, au sein du club européen, la mise en quarantaine décidée fin janvier par les quatorze partenaires de Vienne. Coin enfoncé. Après avoir unanimement proclamé une série de sanctions bilatérales contre l'Autriche, les Européens divergent déjà dans leur manière de s'accommoder, ou non, de ces infréquentables interlocuteurs. A défaut d'avoir été accueillie à bras ouverts, la ministre autrichienne Elisabeth Sickl, membre du FPÖ de Jörg Haider, aura au moins eu la satisfaction d'enfoncer un coin dans l'axe franco-allemand.
La mine grave, la Française Martine Aubry (PS) et la Belge Laurette Onkelinx (socialiste) ont été les deux seules ministres à quitter la salle quand Elisabeth Sickl a commencé à parler. Les douze autres pays sont restés. Commentant la sortie franco-belge, le ministre allemand Walter Reister (social-démocrate) a trouvé que ce geste «n'était pas constructif». Plus dur, son co