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Libération

Les Danois renversent le débat. Ils sont d'abord choqués par les sanctions contre Vienne.

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publié le 12 février 2000 à 22h18

Stockholm, de notre correspondant.

Le Danemark est plus eurosceptique que jamais: l'affaire des sanctions contre l'Autriche y est devenue une véritable bombe politique. Depuis plusieurs jours, le Premier ministre, Poul Nyrup Rasmussen, un social-démocrate, est sommé de s'expliquer sur les libertés qu'il a prises avec la Constitution danoise en se ralliant aux treize autres chefs de gouvernement et d'Etat de l'UE sans avoir consulté au préalable le puissant comité parlementaire danois des Affaires étrangères. Le débat a enflammé la classe politique, qui tout en condamnant unanimement les thèses nationalistes de Haider, n'en a pas moins tenu à réaffirmer son indépendance de vue vis-à-vis de Bruxelles, fidèle à sa réputation eurosceptique. Menace démocratique. «Ce que fait l'UE, par le biais des chefs de gouvernement, c'est émettre une sanction contre une opinion, ce qui est le propre d'une dictature, affirme Erling Böttcher, du Mouvement de juin, une formation anti-UE. Dans une démocratie digne de ce nom, on ne punit que les faits. A notre avis, cela montre que le système politique de l'UE est une plus grande menace pour la démocratie européenne que Haider lui-même.» Lundi, le leader de l'opposition libérale Anders Fogh Rasmussen avait réclamé «la levée des sanctions déraisonnables et injustifiées contre l'Autriche», souhaitant même que le Danemark se désolidarise des treize autres pays de l'UE. «C'est une tentative de déstabilisation du gouvernement, critique Claus Larsen-Ge