Depuis plus d'un mois, des centaines de lettres arrivaient quotidiennement au «1 Snoopy Place», à Santa Rosa, Californie, le studio de Charles Schulz. Du monde entier, les amis de Charlie Brown rendaient hommage au créateur des Peanuts, qui avait annoncé sa retraite en décembre, révélant alors qu'il était atteint d'un cancer du colon. «Vous m'avez apporté le bonheur pendant si longtemps, encore merci», écrivait Julian McCarthy, un ingénieur de Kingston-upon-Thames, en Angleterre. «S'il vous plaît, ne vous arrêtez pas», suppliait une femme de l'Arkansas qui disait «pleurer de désespoir tous les jours».
Cette fois, pourtant, c'est bien la fin pour Snoopy et les autres. Samedi soir, depuis la maison familiale de Santa Rosa, le fils de Charles Schulz a annoncé la mort du dessinateur durant son sommeil, à 21 h 45. Selon sa famille, Schulz avait passé une dernière journée «agréable» et semblait en forme avant d'aller se coucher. Il avait 77 ans.
Petite annonce. Avec Charles Schulz, c'est peut-être son plus grand dessinateur que l'Amérique vient de perdre. Depuis le 2 octobre 1950, date de la première parution des Peanuts dans le Saint Paul Pionner Press et plusieurs journaux locaux, ce natif du Minnesota avait transformé sa bande dessinée en un succès magistral, aux Etats- Unis et ailleurs. Surtout, au prix d'un travail phénoménal (il a toujours refusé que quelqu'un d'autre que lui dessine ses personnages) il avait fait de son comic strip l'une des chroniques les