Les Belgradois ne savent plus où donner de la tête. Après
l'assassinat d'Arkan, puis celui du ministre de la Défense, et l'alerte à la pollution au cyanure dans le Danube, ils sont assaillis par une avalanche d'informations sur les nouvelles violences au nord du Kosovo.
Pour l'influent quotidien Politika, dont le directeur est un ami inséparable du président Milosevic, les choses sont claires. Les troubles de dimanche ont éclaté lorsque des «terroristes albanais ont lancé une attaque armée contre les soldats français de la force multinationale» (Kfor). «Les Anglais et les Allemands, selon le journal, observaient tranquillement l'accrochage.»
Le quotidien Glas Javnosti, considéré comme indépendant, parle, lui, d'«orgies de terroristes albanais» qui ont mené «une véritable guerre contre la Kfor». Le journal donne la parole au responsable serbe de Kosovska Mitrovica, Oliver Ivanovic, proche de Milosevic, qui recommande aux Albanais de renoncer à une manifestation prévue aujourd'hui au sud de la ville car elle «pourrait tourner à la violence et s'étendre au nord de Kosovska Mitrovica».
Blic, un autre quotidien privé belgradois, parle de «violents affrontements» entre des Albanais et les soldats de la Kfor. Il cite Stanimir Vukicevic, le représentant de Belgrade pour la coopération avec la Minuk, qui estime que «les forces de paix ont dû enfin comprendre que l'objectif poursuivi par les Albanais est de nettoyer le Kosovo des Serbes et de créer un nouvel Etat ethniquement pur».
Momcil