Mitrovica, envoyé spécial.
Mitrovica est en état de siège. Hier soir, le couvre-feu est tombé à 18 heures sur une ville qui a été dimanche le théâtre de très violents incidents. Pour la première fois, des soldats français ont essuyé des tirs «provenant vraisemblablement du côté albanais» affirme un officier français. «Quasiment toutes mes unités ont été engagées au feu» assure le colonel Jean-Philippe Bernard, responsable de la sécurité de la dernière ville du Kosovo où continuent à s'affronter Serbes et Albanais.
Près de 2 000 soldats sont déployés dans les rues boueuses, sous un pâle soleil, et les blindés stationnent à chaque coin de rue. Français, Britanniques, Italiens, Danois et Belges tentent de ramener le calme. La tension est très forte. «Les événements ont changé de nature, nous sommes passés d'une situation de contrôle de zone à une préguérilla urbaine», constate le colonel Bernard. «Nous sommes confrontés à une stratégie de l'attentat», ajoute le général Pierre de Saqui qui commande l'ensemble de la brigade multinationale nord.
Ratissage. Dans la «petite Bosnie», l'un des derniers quartiers multiethniques de la rive nord de l'Ibar (majoritairement serbe), une compagnie du 92e régiment d'infanterie, achève son opération de «ratissage». C'est ici que, dimanche, en fin de matinée dans ces ruelles où un bâtiment sur deux est en ruines, que les premiers coups de feu ont été échangés. Ils se sont poursuivis jusqu'à la tombée de la nuit. Les maisons ont été fouillées une à