Si l'Otan a gagné la guerre au Kosovo, rien ne dit qu'elle va gagner
la paix, alors qu'un regain de violence augure d'un printemps difficile. Trois questions clés pour mieux comprendre la situation.
Qui a intérêt à faire monter les tensions?
Le bilan des affrontements de dimanche à Kosovska Mitrovica parle de lui-même: un sniper albanais a été tué et d'autres capturés. Des 40 fauteurs de trouble arrêtés, 39 sont albanais. La plupart d'entre eux seraient d'anciens combattants de l'UCK. Cette partie nord de Mitrovica, mixte avant-guerre et aujourd'hui presque exclusivement peuplée de Serbes, majoritairement chassés d'autres villes du Kosovo, est une épine dans le pied des indépendantistes albanais, qui sont convaincus que, tant qu'il y aura des Serbes au Kosovo, Belgrade conservera des visées sur ce territoire. Vendredi, dans une interview à Reuter, l'expert britannique Jonathan Eyal, de l'Institut royal des études de défense expliquait que «l'impasse actuelle ne peut pas durer et l'UCK a clairement intérêt à semer la discorde pour tenter d'expulser les derniers Serbes et forcer l'Occident à accepter l'indépendance du Kosovo».
La dernière vague de violence a commencé non loin de Mitrovica, le 2 février, par l'attaque à la roquette contre un bus du Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) de l'ONU transportant des Serbes. La réponse à cette attaque, qui a fait deux morts serbes, s'ajoutant aux 150 à 400 autres, selon les sources, tués depuis juin, s'est limitée à une condamnation verb