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Libération

Radio Orange mène la résistance sur les ondes.

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publié le 19 février 2000 à 22h44

Vienne, envoyée spéciale.

Au début, il y a trois semaines, il fallait vraiment chercher. Un entrefilet par-ci, quelques mots par-là. Lorsqu'il s'agissait d'évoquer les manifestations, beaucoup de médias évoquaient les «terroristes» ou le «chaos», a cause de quelques pierres lancées. Petit à petit, tous ceux qui défilaient se sont passé le mot: Radio Orange, la seule à annoncer et à rendre compte systématiquement des protestations. «Même des journalistes des fréquences publiques nous appellent pour nous encourager. Ils disent: "on nous a demandé de nous taire. Alors allez-y», raconte Fiona Steinert, 28 ans. Estimée à 20 000 auditeurs avant février, la station lancée voilà deux ans avec la loi sur la libéralisation des ondes en serait à plus de 100 000.

Le studio fait quelques mètres carrés. La salle d'enregistrement ressemble à un café alternatif. «Le concept est de donner la parole à ceux, groupes ou minorités, qui n'ont pas accès aux médias», explique un des sept permanents. «Nous nous moquons de l'Audimat. Il nous suffit de savoir que deux Vietnamiens ont pour la première fois entendu parler leur langue maternelle dans une radio autrichienne, pour que le programme vaille la peine à nos yeux.»

Cinq cents bénévoles se relaient à l'antenne, en fonction des plages horaires qui leur sont attribuées, sans autre impératif que de ne pas représenter un parti ni de développer des idées racistes. «Ce qui nous intéresse, c'est une radio faite par les gens, pas par des patrons qui imposen