Répéter que Dumas doit démissionner du Conseil constitutionnel,
c'est agiter un inutile moulin à prières. Il ne l'a pas fait au début, raidi dans sa tunique d'innocence et protégé par la présomption du même tissu. On le voit mal changer d'avis maintenant, au prétexte d'un renvoi en correctionnel que cet avocat impénitent ne peut considérer que comme l'occasion d'être enfin relaxé de ses prétendues turpitudes.
Un tribunal oserait-il le condamner? L'ancien ministre affichera une moue écoeurée en interjetant immédiatement appel, prolongeant son état d'innocence présumée, donc toujours pas de raison de faire ses cartons au Conseil constitutionnel. Un appel défavorable? Ce n'est pas une ancienne gloire du barreau qui va rater le vice de forme susceptible d'un recours en cassation: entre plusieurs mois et plusieurs années de répit où il ne sera bien sûr pas question de quitter la haute fonction que l'on sait, puisque «les voies de droit ne seront pas épuisées». Une condamnation à la prison ferme (qu'on s'interdit naturellement de lui souhaiter, comme pour quiconque d'ailleurs) serait-elle de nature à entacher la «dignité» de l'institution et conduire ses pairs à le remercier? On s'égare, bien sûr. D'ailleurs, entre-temps, on sera peut-être arrivé en 2004, terme légal de son mandat au constitutionnel. Alors il partira. Si. Et ses collègues pousseront un «ouf!» de soulagement. Ils n'auront pas eu à trancher le poignant dilemme auquel ils sont confrontés depuis le début de cette affai