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Libération
Interview

Alain Vidalies, rapporteur de la loi : "" La loi de 1975 crée des situations inadmissibles "".

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publié le 23 février 2000 à 22h39

Alain Vidalies, député socialiste des Landes, est le rapporteur du

projet de réforme de la prestation compensatoire. Il en explique l'esprit et les limites.

Quelle urgence y a-t-il selon vous à engager cette réforme sans attendre la révision du droit de la famille promise par la garde des Sceaux?

Le gouvernement envisage en effet une grande réforme qui toucherait tous les domaines du droit de la famille. Mais je crains qu'elle ne soit pas engagée avant la fin 2001. Or, sur la question des prestations compensatoires, on ne peut plus attendre: tous les parlementaires sont saisis de situations dramatiques, parfois iniques.

Etes-vous sollicité en tant que député?

On vient à ma permanence, on m'écrit. Je vois des hommes qui se retrouvent dans des situations désespérées du fait de l'impossibilité de réviser à la baisse la rente qu'ils sont condamnés à verser. Je ne peux pas faire grand-chose, sinon leur expliquer qu'il faut changer la loi. Catherine Tasca, la présidente de la commission des lois, assure que cette question est la plus fréquemment abordée dans le courrier qu'elle reçoit. De toute évidence, la loi de 1975 sur le divorce crée des situations inadmissibles.

Comment le législateur a-t-il pu concevoir un tel texte?

Pour bien comprendre, il faut dire un mot de la situation des divorcés avant 1975. A l'époque, les pensions alimentaires étaient révisables à tout moment, ce qui présentait un inconvénient majeur: les gens divorçaient puis bataillaient devant les juges pendant des an