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Libération
Interview

«On ne peut pas réclamer à la fois du bio et zéro Listeria».

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Jean-Luc Duval, éleveur et producteur agricole.
publié le 24 février 2000 à 22h38
(mis à jour le 24 février 2000 à 22h38)

Vice-président du CNJA (Centre national des jeunes agriculteurs), Jean-Luc Duval, 33 ans, est éleveur laitier et producteur de jus de pomme près de Flers (Orne). En septembre à Pomacle (Marne), il a été l'organisateur de «Terre attitude», une manifestation inaugurée par Jacques Chirac et Lionel Jospin, qui a réuni agriculteurs, industriels de l'agroalimentaire et distributeurs, et a reçu 300 000 visiteurs.

Après la crise de la vache folle, la listériose n'est-elle pas ressentie comme un nouveau coup dur par les agriculteurs?

A court terme, on sait ce que cela donne. On l'a vu avec la vache folle, cela jette le discrédit sur notre profession et entraîne une baisse de la consommation. Nous nous sentons victimes alors que nous faisons des progrès constants sur l'hygiène et la sécurité sanitaire. A moyen terme, cela peut pourtant être positif, en mettant en avant un certain nombre de problèmes. Ce peut être l'occasion pour chacun de balayer devant sa porte. Les progrès accomplis sont déjà énormes, d'abord dans nos exploitations. Déjà du temps de ma grand-mère, morte à 94 ans, et de mon grand-père, mort à 96 ans, on faisait attention aux règles d'hygiène. Depuis, on a constamment amélioré l'installation et je n'ai pas l'impression d'être un empoisonneur. Au stade de la transformation, il suffit de visiter une laiterie industrielle pour voir que c'est nickel. Et au niveau de la distribution aussi. Cela n'empêche pas que l'on doit, les uns et les autres, toujours p