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Libération
Éditorial

La gaffe.

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publié le 26 février 2000 à 22h35

Un nouvel accroc à la cohabitation? Non, plus que ça.

Indéniablement, une belle déchirure. Car, cette fois-ci, Lionel Jospin a publiquement porté un coup au sacro-saint principe selon lequel la France parle d'une seule voix, même lorsque le Président et le Premier ministre appartiennent à des camps opposés. Pire, si l'on peut dire: il a donné la nette impression de vouloir, sinon inverser, du moins sérieusement infléchir une politique définie et confirmée à moult reprises par Jacques Chirac depuis 1995, et notamment au cours de son déplacement mouvementé en Israël en 1996.

Même si le Premier ministre a cherché vendredi soir à minimiser la portée de ses propos concernant les «terroristes» du Hezbollah, il est impossible de ranger dans la catégorie des lapsus ses déclarations de jeudi. On le peut d'autant moins que Jospin a commis de sang-froid un autre crime de lèse-majesté gaullienne en souhaitant devant la Knesset que la France «ne s'exagère pas son importance sur la scène internationale». Le tout après s'être vanté le mois dernier de pouvoir sans doute «faire mieux» en politique étrangère le jour où il ne sera plus bridé par la cohabitation.

Du pain bénit, donc, pour l'opposition et surtout pour Chirac, qui s'est empressé de convoquer son Premier ministre à l'Elysée dès son retour à Paris. Et une belle bourde de la part de ce dernier, quoi qu'on pense sur le fond de la fameuse politique arabe de la France initiée jadis par de Gaulle, conservée, telle une sainte relique, par l