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Libération
Interview

Patrick Devedjian, porte-parole du RPR, dénonce «l'incohérence de Jospin»: «C'est dangereux pour les intérêts de la France».

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publié le 26 février 2000 à 22h35

Patrick Devedjian, porte-parole du RPR et député des Hauts-de-Seine,

se régale de la «gaffe» de Lionel Jospin. Un Premier ministre qui parle politique étrangère en oubliant les résolutions de l'ONU, ça vous choque?

On n'improvise pas une sortie du domaine réservé. Lionel Jospin brille par son improvisation et son incohérence. D'abord, à peine arrivé, il commet une gaffe sur Jérusalem. Il n'aborde la ville que par son côté palestinien, oubliant ce qu'elle représente dans la conscience juive. Jérusalem est le noeud du dialogue israélo-palestinien. Alors du coup, aujourd'hui, sa condamnation du Hezbollah sonne comme un exercice de rattrapage. Mais une deuxième gaffe ne rattrape pas la première. L'absence d'une pensée sérieusement réfléchie sur le sujet le conduit à des propos contradictoires.

Est-ce un accroc sérieux à la cohabitation?

C'est une volonté provocatrice de dire qu'il n'y a pas de domaine réservé. C'est très dangereux pour les intérêts de la France. Que notre pays montre ses divergences à l'extérieur risque de décrédibiliser notre parole à l'étranger. Le domaine réservé n'existe pas pour des raisons magiques, mais justement pour que nous parlions d'une seule voix. En violant délibérément cette règle du jeu, Lionel Jospin veut poser son image, et marquer le président de la République. C'est bien connu, c'est à l'étranger que se fait le passage de l'homme politique à l'homme d'Etat. Mais, plus qu'un accroc à la cohabitation, c'est surtout une fragilisation de la posit