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Libération

La «compétence» prise en faute. Jospin s'est exprimé sur un dossier qu'il ne maîtrisait pas totalement.

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publié le 28 février 2000 à 22h34

Jérusalem, envoyés spéciaux.

Il est venu plein d'allant, fier de poser aux côtés de son «ami» Barak. Il repart déstabilisé. Terrible revers pour un Premier ministre qui a construit son image sur sa compétence. Aujourd'hui, c'est d'«incompétence» que le taxe la droite française. Incompétence ou excès de confiance? En se posant à Tel-Aviv, Lionel Jospin arrive dans un état d'esprit singulier. Il a le sentiment que, du fait de la cohabitation, ses talents de diplomate sont sous-estimés. Ce voyage sera l'occasion de faire entendre sa voix. En bon socialiste habitué à fréquenter les dirigeants travaillistes, il pense connaître Israël. «Le fait d'être une démocratie est une référence essentielle», répète-t-il.

Alors, il décide de parler sans entraves. «Il connaît les formules codifiées. Mais, à partir du canevas de la politique française, il s'exprime librement», théorise son entourage. Après l'incident de Bir Zeit, un diplomate constatera: «Les formules codifiées, ça peut servir.» Hubert Védrine raconte parfois, en soupirant, le poids des mots au Proche-Orient: les chancelleries arabes attendent de leurs interlocuteurs l'énumération des cinq, sept ou dix points répétés depuis des décennies sur un dossier donné. «Si, par malheur, on en oublie un, tout le monde s'affole et demande si la France a changé de politique.»

En l'occurrence, jeudi, Lionel Jospin a omis deux points. Peu au fait de l'arrangement conclu lors du cessez-le-feu au Sud-Liban en 1996, il a oublié que le texte entér