Comment s'en sortir? Quelle porte entrouvrir pour faire oublier ce
passage à vide de quelques heures entre Jérusalem et l'université de Bir Zeit? Pris en faute diplomatique (alors qu'il se pique lui-même, ancien du Quai d'Orsay, d'être féru de politique internationale), Lionel Jospin doit songer à rebondir. Dans la tourmente, le chef du gouvernement pense qu'il sait faire. «Quand il est très en confiance, une connerie arrive», expliquait, il y a peu, un hiérarque socialiste. Qu'on se souvienne de son dérapage lorsqu'il avait accusé la droite d'être dans son ensemble esclavagiste et antidreyfusarde. C'était en janvier 1998. Il avait su faire ses «excuses», puis profiter d'une émission télévisée pour s'adresser aux chômeurs.
Cacophonie. Cette fois, c'est plus grave. Quant au fond du dossier d'abord, mais aussi parce que la «petite phrase» touche à un domaine où l'opinion publique sait gré aux «deux têtes de l'exécutif» de ne pas se laisser aller à la cacophonie. Et où, quoi qu'on en dise, elle reconnaît au chef de l'Etat, «garant de l'indépendance nationale» et «du respect des traités», une légitimité naturelle à s'exprimer. Indépendamment des débats consubstantiels sur «domaine réservé» et «domaine partagé».
Dans les milieux socialistes, on s'attend donc que la polémique enfle mais on se veut serein: «La droite pourra-t-elle dire qu'elle n'est pas d'accord avec les propos de Jospin sur le Hezbollah?» s'interroge avec gourmandise un dirigeant du PS. L'opposition, demain lors des