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Libération

A Marseille, les agents coupent le robinet.

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Le blocage des centres informatiques vide les caisses de l'Etat.
publié le 7 mars 2000 à 23h02
(mis à jour le 7 mars 2000 à 23h02)

Mécontents de ne pas être entendus, les agents du Trésor public marseillais ont décidé hier de frapper l'Etat au portefeuille. A 6 h 30, une vingtaine d'entre eux ont commencé l'occupation du centre informatique du Trésor à Marseille, bloquant le recouvrement des recettes fiscales dans 120 trésoreries.

«L'argent ne rentre pas, la comptabilité d'Etat est figée. Nous allons petit à petit bloquer les recettes de l'Etat avec nos collègues de Caen, de Toulouse et d'ailleurs, où des mouvements similaires se déroulent, jusqu'à ce que M. Sautter (le ministre de l'Economie, ndlr) accepte de s'asseoir à table pour négocier, indiquent les grévistes réunis en intersyndicale (CGT-FO-CFDT-SU). On n'en est plus à faire des manifs. C'est une partie de bras de fer qui s'engage.» Très rapidement, le travail de près de 3 000 agents répartis sur les quatre départements concernés (Bouches-du-Rhône, Vaucluse, Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes) pourrait se trouver paralysé, faute d'outil informatique.

Banqueroute. Pas fous, les protestataires ne bloquent pas les activités dépenses du Trésor, notamment les payes et les retraites. «On vide le budget et on ne fait plus rien rentrer, expliquent-ils. En 1989, lors d'un mouvement similaire, l'Etat avait dû recourir à trois emprunts pour éviter la banqueroute.» La direction ne cache pas une certaine inquiétude: «Si le blocage devait perdurer, il provoquerait des nuisances graves, notamment pour la gestion financière des collectivités