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Discuté aujourd’hui, le projet de loi sur la politique urbaine veut favoriser la mixité sociale dans l’habitat.

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La fronde anti-HLM des communes riches. Si le texte est adopté en l’état, Paris devra construire 75 000 logements sociaux, Nice 16 000 et Lyon 12 000.
publié le 8 mars 2000 à 23h00

A Nogent-sur-Marne, le maire est parti en campagne. Pas pour les municipales, mais contre les HLM. Dans un tract, Estelle Debaecker (UDF) s’insurge contre le projet de loi «relatif à la solidarité et au renouvellement urbains» qui veut obliger les communes résidentielles à construire des logements sociaux. Elle appelle les habitants à signer et «à retourner à Madame le Maire» la pétition. Les Nogentais sont priés de cocher deux cases: «OUI, je refuse la construction imposée de 1 053 HLM à Nogent» et «OUI, je soutiens le maire pour le retrait du projet de loi Gayssot-Jospin». Pas de case non: ceux qui ne sont pas d’accord n’ont pas droit à la parole. Dans sa lettre aux habitants, la mairesse met en garde contre un Nogent métamorphosé en cité sensible: «Cette loi aurait pour conséquence de créer dans notre commune les mêmes phénomènes que dans les banlieues difficiles», écrit-elle.

Cet argument, d'autres élus le brandissent, tous concernés par ce projet de loi qui veut favoriser la mixité sociale, instituer une sorte de solidarité territoriale en contraignant les villes à accepter un quota de 20% de logements sociaux. La philosophie générale du texte étant qu'au-delà des égoïsmes locaux, chaque commune doit fournir sa part d'effort pour loger les familles modestes. Un millier de villes de toute taille sont concernées, selon un listing dressé par le ministère de l'Equipement, des Transports et du Logement. Dans cet inventaire, de nombreuses et discrètes localités (souvent de moi