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Libération

Jours tranquilles au Vésinet.

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publié le 8 mars 2000 à 23h00

Cinq ans après, la pancarte est toujours là, accrochée à la clôture

d'un terrain vague sur lequel se trouve une maisonnette à l'abandon. Le panneau mentionne la délivrance d'un permis de construire pour un immeuble de 2 étages et 14 logements. Rien qui puisse évoquer des tours ou des barres HLM. Mais ce minuscule projet immobilier n'a toujours pas vu le jour: il est torpillé par de multiples recours de riverains de ce quartier du Vésinet, l'une des villes les plus résidentielle de la région parisienne, où le seul sigle HLM suffit à déclencher les hostilités.

Au 45, avenue des Pages, le seul nom du bénéficiaire du permis, la société de HLM Efidis, a plombé l'opération. Le Vésinet est une «ville parc»: 15 900 habitants, des villas et des hôtels particuliers, cinq lacs et un cadre de vie verdoyant. Mais peu de logement social. «Beaucoup de gens n'en veulent pas. Ils pensent que cela va amener une population qui va poser des problèmes. Ils redoutent l'insécurité, les vols, le saccage de leurs maisons. Alors ils bloquent», témoigne une dame qui veut garder l'anonymat, parce qu'elle est «employée à la mairie». S'ajoute à toutes ces peurs la crainte, chez certains, de voir des enfants issus de milieux défavorisés côtoyer sur les bancs des écoles les fils et filles des familles aisées.

Chipotages. Evidemment, ces arguments distillés dans les conversations de voisinage n'ont aucune portée juridique. Ici comme ailleurs, on chipote devant le tribunal administratif sur les permis de constr