Avec un siècle et demi de retard sur la Suède, la plupart des pays
européens se sont dotés d'un médiateur à partir des années 70, en s'inspirant de l'ombudsman danois, né en 1954, avec des pouvoirs beaucoup plus limités que son prédécesseur suédois. En Suède, l'institution de l'ombudsman, qui remonte à 1809, jouit d'une très forte notoriété. Ils sont en fait quatre, nommés par le Parlement, auxquels se sont ajoutés au fil des ans des ombudsmans thématiques: consommateurs, égalité des chances, discrimination ethnique, droit des enfants, handicapés et même homosexuels, depuis mai 1999. Leurs pouvoirs de contrôle, assortis du droit d'engager des poursuites pénales, sont indubitablement les plus vastes d'Europe, puisqu'ils s'étendent aussi aux fonctionnaires et aux tribunaux.
L'autre pays européen où le médiateur jouit d'une très forte aura est l'Espagne, avec son défenseur du peuple, institué au sortir de la dictature franquiste par un article de la Constitution de 1978. Outre le contrôle des actes de l'administration, il veille à la sauvegarde des droits et libertés fondamentaux. Son originalité tient au fait qu'il a le pouvoir de saisir la Cour constitutionnelle en cas d'inconstitutionnalité d'une loi ou de violation des droits fondamentaux. Enfin, le défenseur du peuple a un accès illimité aux documents, même confidentiels, comme ses homologues suédois, finlandais, autrichien ou néerlandais, mais pas français. Au sein de l'Union européenne, seuls trois pays ne disposent pas