Le principe de précaution n'est pas encore de mise dans le monde de
la banque. Erigé en norme pour la santé publique, il a un sérieux retard pour l'argent privé. Les autorités bancaires étaient dûment averties que la sécurité des cartes à puce n'était plus ce qu'elle était, mais le silence a été la règle pour ne pas affoler l'usager, ni désespérer le commerce et encore moins discréditer une «invention» nationale. On se gardera de parallèles inconvenants, mais l'on a connu quelque chose de ce genre ailleurs, quand on préférait écouler des produits nocifs pour des raisons financières et ignorer des procédés de contrôle étrangers qui viendraient concurrencer un brevet français.
Heureusement, en l'espèce, si souffrances il doit y avoir, ce ne sont que plaies d'argent. Officiellement, on nous assure qu'il n'y en a eu aucune. On veut bien le croire, même si dans la course engagée entre les faussaires et les banques, celles-ci ne nous convainquent pas encore qu'elles soient imbattables. Au demeurant, la volonté de taire les risques encourus hier par les utilisateurs de cartes de crédit ne les rend pas crédibles dans leurs déclarations rassurantes d'aujourd'hui. Surtout quand il ne faut pas plus de temps à un système de décodage frauduleux pour circuler (gratuitement) sur l'Internet qu'à un retrait d'argent au distributeur de billets pour être enregistré sur le compte courant de l'usager.
Si le principe de précaution est négligé par les banques, rien n'empêche le client d'appliquer l