Elle tient en 96 chiffres. C'est la formule secrète des Cartes
bleues, révélée sur l'Internet, anonymement, le 4 mars. 96 chiffres qui permettraient à n'importe quel hacker (pirate informatique) peu scrupuleux de pirater l'une des 34 millions de cartes bancaires circulant en France, et même de fabriquer de fausses cartes. La menace, longtemps ignorée par le groupement cartes bancaires (GIE-CB, qui réunit plus de 170 banques), a été officiellement confirmée mercredi, au plus haut niveau de l'Etat, par le général Jean-Louis Desvignes, chef du Service central de la sécurité des systèmes d'information (SCSSI), qui dépend du secrétariat général de la Défense nationale: «Les banques doivent lancer rapidement une action d'envergure pour améliorer la sécurité des cartes à puce, ce qui impliquera le remplacement de millions de cartes et de lecteurs.» La Banque de France avait déjà sonné l'alarme dans un courrier du 11 janvier 2000, dont Libération a eu copie, qui enjoignait le groupement à changer son système de cryptage au plus vite (lire page 3). Car, cette fois-ci, le code est à la portée de chacun (ou presque) et c'est le bon code: selon le porte-parole du groupement, «les formules publiées [sur l'Internet] sont bien celles de l'une des clés de la Carte bleue. Un verrou a sauté».
Un cybercafé. Ainsi, quinze jours après le jugement du tribunal correctionnel de Paris, qui l'a condamné à dix mois de prison avec sursis (il a fait appel), pour avoir percé ce fameux code secret, l'infor