En dévoilant sur le Net la recette pour fabriquer de vraies-fausses
cartes à puce, les pirates font-ils courir un risque à M. Tout-le-Monde? Sur ce registre, les banques se veulent rassurantes: à supposer (ce qui n'est pas évident) que de telles cartes soient fabriquées, «ce ne sont pas les consommateurs mais les banquiers qui seront lésés», explique Hervé de Lacotte, chargé de la communication du groupement cartes bancaires, le GIE qui fédère les banquiers. Les cartes clonées, jure le groupement, ne seront pas reliées à un vrai compte bancaire, et aucun client ne sera débité. Mais tout le monde n'est pas de cet avis. Un expert soutient qu'il est tout à fait possible à un faussaire d'inscrire dans la puce les coordonnées d'un vrai compte, avec pour résultat son débit.
Clauses abusives. Jérôme Frank, avocat spécialiste de la carte bancaire, soulève les implications juridiques de cette faillibilité publiquement reconnue de la carte bancaire. «La jurisprudence accumulée depuis des années repose sur le postulat de l'inviolabilité. Si celle-ci devient sujette à caution, l'édifice s'écroule. Et certaines clauses du contrat carte bancaire (qui définit les responsabilités du porteur de la carte et de sa banque) peuvent dès aujourd'hui être considérées comme abusives.» Et de pointer les articles qui font du titulaire, en tant que gardien de sa carte et de son code, le seul responsable de toutes les opérations effectuées avec le support avant opposition.
Tout débit frauduleux effectué