Le 26 mai 1999, Bruno P. a un choc. En épluchant son relevé
bancaire, il constate que quatre retraits ont été effectués sur son compte au profit d'une société de vente par correspondance, Akmal VPC Shopping. Au total, Bruno P. est délesté de 27 750 francs. La société indique aux enquêteurs que ces achats doivent être livrés le 4 juin au domicile d'un particulier à Deuil-la-Barre (Val-d'Oise). Le jour de la livraison, les policiers sont au rendez-vous. Ils interpellent trois personnes, perquisitionnent, trouvent d'autres bons de commande passés à une société de matériel informatique. L'enquête démantèlera finalement un réseau de fraude à la carte bancaire basé en Côte-d'Ivoire. Au total, les escrocs ont dérobé 49 numéros de cartes avec lesquels ils ont acheté pour 600000 francs de téléphones portables, billets d'avion, ordinateurs, etc.
Cette affaire, bientôt jugée à Pontoise, est exemplaire de la fraude à la carte bancaire la plus fréquente, celle consistant à se procurer le numéro d'une carte et à l'utiliser pour facturer des achats, par l'Internet ou par téléphone, auprès d'une société de VPC; ou à fabriquer une nouvelle carte dotée de ce chiffre qui permet de régler n'importe quel achat. Ce système de réencodage (ou de copie) est seulement applicable aux cartes dotées de pistes magnétiques. Pour l'heure, la justice française n'a recensé aucun cas de fraude à la carte à puce. «Je n'ai jamais vu de dossier du type "je casse l'algorithme et je vide des comptes», résume un magi